Rembrandt et Vermeer à Paris : l'âge d'or hollandais

Publié le par Lova Pourrier


Depuis le 7 octobre, une bien jolie exposition s'est ouverte à la Pinacothèque de Paris, qui traite d'une période faste de l'histoire de l'art : le XVIIe siècle hollandais.
Cette époque a donné naissance à des maîtres absolus comme Rembrandt et Vermeer, les têtes d'affiche de l'exposition. Plus de cent trente pièces (tableaux, gravures, dessins, tapisseries, faïences, miniatures en bois, argenterie, verrerie) nous dévoilent l'incroyable foisonnement artistique de la Hollande du XVIIe.
A cette époque, la jeune République des Provinces-Unies (futurs Pays-Bas) est l'une des plus grandes puissances commerciales d'Europe. Elle est aussi marquée par une tolérance religieuse qui en fait la terre d'accueil des intellectuels persécutés, lui conférant le statut de pôle culturel. L’art et la culture génèrent une nouvelle forme de prospérité économique et industrielle. Amsterdam, en particulier, attire les meilleurs penseurs, écrivains et artistes.

Cet âge d'or hollandais est palpable tout au long de l'exposition que j'ai beaucoup aimée malgré certains désagréments. Le premier est - mais il fallait s'en douter  - qu'il y avait un monde fou. Beaucoup de gens massés autour des oeuvres, une attente de quelques minutes à chaque fois si on voulait les voir de près. Bref, des conditions pas toujours agréables, mais il faut dire qu'en y allant un samedi après-midi le premier week-end de l'expo, j'avais tenté le diable (note à moi-même : tes intuitions toujours tu écouteras).
Les peintures présentées sont variées : natures mortes, paysages de campagne, marines, scènes religieuses, scènes d'intérieur, portraits bourgeois... Il se dégage un véritable "courant" de ces oeuvres.
Les scènes d'intérieur m'ont beaucoup plu, qui reflètent la société hollandaise de l'époque et ses moeurs, comme cette "Scène d'intérieur avec mère épouillant son enfant" de Pieter de Hooch. Du point de vue de l’histoire de l’art, c'est la maîtrise du rendu des matières, le travail de composition et les subtils effets de lumière qui nous interpellent.

Pieter de Hooch, Scène d'intérieur avec une mère épouillant son enfant, 1658-1660, Rijksmuseum, Amsterdam

Quiringh van Brekelenkam, L'atelier du tailleur, 1660, Rijksmuseum, Amsterdam

Si Rembrandt est "le coeur de l'exposition" (dixit le directeur de l'établissement), il n'est pourtant pas représentatif des peintres hollandais de cet âge d'or. En effet, contrairement à ses pairs, il ne s'est pas spécialisé dans un genre, mais a peint de tout. J'ai aimé toutes ses oeuvres présentées. Sa peinture se distingue par sa force émotionnelle et son traitement de la lumière en clair-obscur, que n'aurait pas renié Caravage.
Il y a dans ses portraits une émotion, une dimension particulière, qui font de lui un précurseur de la modernité. J'ai particulièrement apprécié "Le reniement de saint Pierre".

Rembrandt, Le Reniement de saint Pierre, 1660, Rijksmseum, Amsterdam

Une de ses oeuvres marquantes était au rendez-vous : le "Portrait de son fils Titus, vêtu en moine".

Rembrandt, Portrait de son fils Titus, vêtu en moine, 1660, Rijksmuseum, Amsterdam

Autre artiste-phare de l'exposition : Vermeer, dont la "Lettre d'amour" fait l'affiche. C'est une oeuvre de synthèse du maître. Mais, et cela m'amène à mon deuxième bémol, j'aurais aimé voir plus d'oeuvres du peintre. "La jeune fille à la perle", par exemple. Non pas à cause du film avec Scarlett Johansson, mais du roman historique de Tracy Chevalier dont il est adapté, qui est un de mes livres préférés.
Bref, l'exposition nous annonce Vermeer, mais il est au final sous-représenté. Heureusement, les autres artistes présentés valent le détour.
Pour cette raison, j'ai trouvé l'expo un peu "courte" ; je suis un peu restée sur ma faim (j'aurais aimé une salle de plus, avec d'autres Vermeer). Mais c'est bien la preuve qu'elle m'a plu, sinon j'aurais eu hâte d'en finir.

Jan Vermeer van Delft, La Lettre d'Amour, 1670, Rijksmuseum, Amsterdam

Informations pratiques

La Pinacothèque de Paris
28, Place de la Madeleine
75008 PARIS
Métro Madeleine
Site Web : www.pinacotheque.com
Du 7 octobre 2009 au 7 février 2010.
Tlj de 10h30 à 18h. noct tous les premiers mers du mois jusqu'à 21h.
Tarifs : réduit : 8€ pour les 12-25 ans, étu., chôm.. Gr. pour les - de 12 ans, normal : 10€

Images : Rijksmuseum, Amsterdam

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